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 "LETTRE A D" Andre gorz

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Christine
Admin
Christine


Nombre de messages : 175
Date d'inscription : 18/04/2006

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MessageSujet: "LETTRE A D" Andre gorz   "LETTRE A D"  Andre gorz Icon_minitimeMar 25 Sep - 20:00

Hier 25 septembre , mort du philosophe André Gorz et de sa Femme Dorine 84 et 82 ans

Je connais peu l'oeuvre de Gorz mais j'ai ete touchée par sa mort ainsi que celle de sa femme ,les personnes agées qui decident de mettre un terme à leur vie m'interrogent toujours ,est ce un geste de dignité ou de souffrance ???
j'ai tendance à penser que c'est le seul vrai geste de liberté que nous ayons en tant qu'etre humain
et quelle belle histoire d'amour ! mourir ensemble pour ne pas "survivre" à l'autre
Lisez l'extrait ci-dessous,


extrait de son dernier livre en 2006 "lettre à D"

'Tu vas avoir quatre-vingt-deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien.'

resumé du livre

C’est l’histoire d’un amour qui dure depuis plus de cinquante ans, chose rare à l’heure où l’instantanéité des choses est devenue le nouveau mode de vie de notre société. L’écriture fluide d’André Gorz entraîne le lecteur à travers le temps et la prose d’un vieil homme amoureux comme au premier jour, nous raconte l’évolution d’une relation, de sa jeunesse florissante dans les années 40 à la sagesse paisible des 80 printemps. Plus qu’un témoignage sur l’après-guerre et les combats politiques et sociaux qui suivirent - rappelons qu’André Gorz était un fervent militant - celui-ci nous invite à nous interroger sur la véritable signification de l’Amour : est-ce uniquement la possession absolue de l’autre ? Quel est le rapport à soi et le rapport à l’autre ? André Gorz nous donne la plus belle des réponses à travers son histoire commune vécue aux côtés de son épouse, Doris, dont il nous peint un portrait délicat, par touches, de cette femme de l’ombre qui l’a révélé, soutenu, supporté sans broncher ses crises existentielles.
Car André Gorz dresse aussi sans concession le bilan de ses erreurs passées, de son égoïsme, des injustices commises à l’égard de D., cette rousse flamboyante au teint de nacre rencontrée un soir d’automne 47. Seul reproche, les allusions à ses oeuvres passées peuvent égarer les lecteurs ne connaissant pas les romans d’André Gorz, qui aime s’y référer au risque de brouiller les pistes. Mais cela n’enlève en rien l’éclat de cet hommage vibrant d’un octogénaire au coeur battant encore la chamade, murmurant sur papier des mots d’amour éternels.
Marie-Pierre Créon

Article sur André Gorz


Penseur influent, André Gorz fait de sa mort un mot d'amour Né à Vienne en 1923 d'un père juif et réfugié pendant la guerre en Suisse, il a d'abord été proche du marxisme avant de devenir l'un des pionniers de l'écologie politique en France.

«On ne fait jamais ce qu'on veut et on ne veut jamais ce qu'on fait.[...] Et pourtant, on fait ce que l'on juge devoir faire parce qu'on se sent et donc se rend capable de le faire», disait André Gorz dans un entretien publié par Le Monde en octobre 2006. Il parlait de sa vie, mais aussi de l'émouvante Lettre à D. Histoire d'un amour qu'il venait de publier aux éditions Galilée, une lettre à Dorine, la femme rencontrée à Lausanne juste après la deuxième guerre mondiale quand elle jouait au théâtre des Faux-Nez, et qui est resté sa compagne et son épouse jusqu'à la mort qu'ils se sont donnée tous les deux, comme un dernier mot d'amour.

André Gorz avait 84 ans. Il fut un penseur influent en France dès la fin des années 1950. Depuis la parution d'une sorte d'auto-analyse, Le Traître (Seuil, 1958) où il reconstruit son identité, celle d'un homme divisé, qui s'appelait Gérard Horst, né en Autriche d'un père juif, et envoyé en Suisse en 1939 pour échapper au nazisme. Il obtint un diplôme d'ingénieur chimiste à Lausanne en 1945. Puis devint philosophe sous le nom d'André Gorz et journaliste sous celui de Michel Bosquet (il participa à la création du Nouvel Observateur en 1964).

Avec La Morale de l'histoire (Seuil, 1959) et Stratégie ouvrière et néocapitalisme (Seuil, 1964), il développe une pensée proche du marxisme, qui apparaît comme une réponse au communisme orthodoxe pour toute une génération tentée par la Révolution mais qui refuse l'obéissance aux dogmes et le sacrifice de la liberté. Dans le Nouvel Observateur, où il s'occupe d'économie jusqu'à ce qu'il soit remplacé par des journalistes plus classiques que lui, il fait entendre la voix des salariés sans tomber dans l'angélisme. Avec lui, on avait toujours l'impression qu'il existait un possible au-delà des statistiques et des courbes de rentabilité. Pourtant, ce n'était pas un fanfaron des lendemains qui chantent. Il entrouvrait simplement une porte où pouvait s'engouffrer le désir de faire «ce que l'on juge devoir faire».

Il y a, dans cette vie qui s'est éteinte, la cohérence de la décision libre qui conduit souvent à des remises en question et à des changements de parcours. André Gorz était anticapitaliste au nom de l'autonomie des personnes, de leur droit de décider autant que faire se peut. Il avait une imagination féconde qui enthousiasmait ses lecteurs, et un réalisme raisonnable qui les défrisait parfois. Au cours des années 1970, il est l'un des premiers à prendre conscience du danger que fait courir à la planète le productivisme à tout prix. En 1975, il publie Ecologie et politique (Galilée, 1975). Il s'éloigne du marxisme. Et développe l'idée d'une société humaine où le revenu des individus serait indépendant de leur travail.

Les gens qui sont des tendres - il en était malgré ses combats - ont quelque chose d'étrange, surtout par les temps qui courent. Ils espèrent qu'on peut partager le monde et que chacun peut y trouver malgré la grande part des contraintes une petite part de liberté où il deviendra lui-même. Dans le monde sans alternative d'aujourd'hui, la parole d'André Gorz a une singulière résonance. On se dit qu'il est possible d'être autrement, qu'il est possible de n'être arrêté à rien et de continuer à penser.

A soixante ans, en 1983, André Gorz prend sa retraite. Il quitte Le Nouvel Observateur et Les Temps Modernes, la revue de Jean-Paul Sartre (qu'il avait rencontré à Genève après la guerre). Il quitte aussi Paris. Mais continue à écrire. Et il est avec Dorine, que est atteinte par une maladie évolutive et qui aura un cancer. Dorine, l'autre identité, discrète, d'André Gorz. Compagne de réflexion, qui travaille avec lui, qui construit avec lui son œuvre.


Laurent Wolf
Mardi 25 septembre 2007
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