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 CONSTANCE DE SALM "24 h de la vie d'une femme sensible&

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Christine
Admin
Christine


Nombre de messages : 175
Date d'inscription : 18/04/2006

CONSTANCE DE SALM "24 h de la vie d'une femme sensible& Empty
MessageSujet: CONSTANCE DE SALM "24 h de la vie d'une femme sensible&   CONSTANCE DE SALM "24 h de la vie d'une femme sensible& Icon_minitimeVen 4 Mai - 10:40

Un petit roman epistolaire sur les affres de la jalousie ,par
un brillant esprit de la fin du XVIIIe siècle, féministe avant l'heure


L'OUBLI qui a recouvert le nom de la princesse Constance de Salm après sa mort, en 1845, est inversement proportionnel à la notoriété qu'elle connut de son vivant comme écrivain et à l'influence qu'elle exerça dans les sphères intellectuelles et même politiques. Si elle figurait encore dans le Larousse au XIXe siècle, de nos jours, elle n'est même plus mentionnée dans les ouvrages recensant les femmes de lettres ! Une réhabilitation s'imposait donc. Claude Schopp, universitaire spécialiste d'Alexandre Dumas, s'y est employé, lui qui s'est fait une vocation d'exhumer des auteurs que le temps a enfoui et de les rééditer pour les ressusciter. « Il y a beaucoup de vivants dans les cimetières, de nombreux auteurs qu'on a enterrés sans s'aviser que leur oeuvre, elle, était bien vivante », assure-t-il, avec la gourmandise du chercheur. Constance de Salm était l'une de ses intimes depuis longtemps : son salon, l'un des mieux fréquentés de Paris sous l'Empire, fut en effet le premier à accueillir le jeune et ambitieux Alexandre Dumas.

C'est en tombant sur une notice de 1908 évoquant Vingt-Quatre Heures d'une femme sensible comme « un roman qu'on ne lit plus mais qui mériterait d'être réédité », que l'universitaire ourdit le projet de sortir un jour de son cachot de la Bibliothèque nationale l'unique roman de « la Princesse ». C'est désormais chose faite. Le livre n'est pas encore en librairie que déjà Elsa Zylberstein a exprimé le désir de le porter à la scène. Lors de sa publication, en 1824, ce roman épistolaire où l'auteur avait décidé de « ne pas dire un mot qui ne fût dicté par le sentiment ou la passion » avait déjà rencontré un vif succès. Il conquit notamment le public féminin qui s'identifia à cette héroïne dont la raison est égarée par la jalousie.

Par cet ouvrage, dont la prose fluide et cadencée épouse les infimes variations de l'âme, ses transports subits, l'arythmie d'un coeur épuisé de passion, Constance de Salm, à qui on attribua le titre de « Muse de la raison », désirait nuancer la réputation de sérieux que lui avaient valu ses nombreuses épîtres et oeuvres de circonstance. Elle voulait prouver qu'elle n'était pas dénuée de ce qu'elle considère comme le plus bel apanage de son sexe, la sensibilité qui n'agit pas que sur les affections de l'âme, mais « éclaire et agrandit l'esprit », précise-t-elle dans la préface du roman.

Les jeunes filles doivent être instruites comme les garçons

Elle n'eut de cesse de faire admettre l'égalité des hommes et des femmes face à la création. Le siècle des Lumières n'avait pas suffi à dissiper les préjugés sur ce sujet et beaucoup d'hommes regardaient avec condescendance celles qu'ils appelaient les « bas-bleus ».

Pour s'en convaincre, il suffit de se reporter, dans la remarquable postface de Claude Schopp, à un commentaire d'Henri Beyle. Ce dernier ayant assisté à la séance d'une société savante nota dans son journal qu'il avait « admiré fort et avec envie la gorge de Mme Constance Pipelet * qui lut une pièce de vers ». Exquise muflerie qui précède des propos peu élevés sur les penchants érotiques de cette dame trop intelligente... La première tragédie de Constance avait pour héroïne la poétesse grecque Sapho. En introduction, l'auteur faisait allusion à ces poètes machistes, inquiets « de trouver des rivales dans un sexe où ils ne cherchent que des admiratrices ». En 1897, elle se fendit même d'une Épître aux femmes où elle exhorte ses semblables à sortir de l'enfance.

Première femme à être admise en 1895 au Lycée des arts, institution qui avait peu ou prou remplacé les académies supprimées au début de la Révolution, elle bénéficiait alors d'un réseau d'appuis suffisant pour se permettre ce genre de déclarations, réclamant, notamment, que les jeunes filles soient instruites comme les garçons.

Devenue princesse de Salm par son second mariage, elle ne manquera pas, en temps voulu, d'interpeller Napoléon sur certains articles du Code civil injustes pour son sexe... Dans ses oeuvres complètes, qu'elle réunit à la fin de sa vie, ses Pensées, rédigées à la manière de La Rochefoucauld, pourraient être rééditées avec bonheur, d'après Claude Schopp, qui n'exclut pas de se plonger dans la dizaine de cartons remplis des lettres qu'elle reçut pour rédiger une biographie romancée de celle qu'il nomme « la Marguerite Yourcenar de la fin du XVIIIe ».

* Elle avait épousé en premières noces un opulent chirurgien répondant au nom de Pipelet. Le docteur Sue, père d'Eugène, connaissait les Pipelet et aurait évoqué devant son fils ces époux bavards. Constance et son mari auraient donc inspiré à l'auteur des « Mystères de Paris » le couple de personnages affublé du même patronyme. Lequel donna l'expression « pipelette »...





RESUME

Nous sommes en 1814. Au sortir du spectacle, notre héroïne, veuve amoureuse d'un jeune homme sans ressources, et dont elle est aimée en retour, entrevoit celui-ci qui dans la foule, quitte les lieux en compagnie d'une autre jeune femme... Tout au long des vingt-quatre heures qui vont suivre - une nuit, une journée puis une autre nuit qui s'étirent en une éternité - elle adresse alors à son amant une succession de quarante-trois lettres, reflets du tourbillon des émotions qui l'étreignent et se succèdent en son coeur, tour à tour déchirée de jalousie, d'amour et de désespoir. Quarante-trois lettres qui expriment en une langue d'un raffinement et d'une précision inouïes l'exaspération amoureuse, la violence de sentiments nés en définitive d'un quiproquo, car ce jeune amant par lequel cette femme sensible s'était crue trahie, allant même jusqu'à contempler l'éventualité du suicide, oeuvrait en fait en secret à la possibilité de leur union...



EXTRAITS


"Mercredi, à une heure du matin. Mon amour, mon ange, ma vie, tout est trouble et confusion dans mon âme ! Depuis une heure entière, j'attends, j'espère. Je ne puis me persuader que tu ne sois pas venu, que tu ne m'aies pas au moins écrit quelques lignes, après cette fatale soirée. Il est une heure... peut-être es-tu encore chez cette femme ! ... Quelle nuit je vais passer ! Ah ! mon Dieu ! je n'ai pas une pensée qui ne soit une douleur"

"L'amour !... Qu'est-ce que l'amour ?... Un caprice, une fantaisie, une surprise du coeur, peut-être des sens; un charme qui se répand sur les yeux, qui les fascine, qui s'attache aux traits, aux formes, aux vêtements même d'un être que le hasard seul nous fait rencontrer. Ne le rencontrons-nous pas ? rien ne nous en avertit, ne nous trouble... nous continuons de vivre, d'exister, de chercher des plaisirs, d'en trouver, de poursuivre notre carrière comme si rien ne nous manquait !... L'amour n'est donc pas une condition inévitable de la vie, il n'en est qu'une circonstance, un désordre, une époque... que dis-je ? un malheur ! une crise... une crise terrible... elle passe, et voilà tout."[b]
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