Un film que j'ai beaucoup aimé et que je vous conseille
Allez le voir et on en discute !
LA VIE DES AUTRES
Présentation
Novembre 1984 à Hohenschönhausen, centre de détention de la Stasi, Allemagne de l'Est, le capitaine Gerd Wiesler, officier de renseignement modèle, enseigne aux futurs cadres de la Stasi les techniques d'interrogatoire. Lors d'une soirée au théâtre, le ministre de la Culture demande au lieutenant colonel Anton Grubitz de surveiller l'auteur de la pièce, Georg Dreyman. Le ministre n'est pas indifférent aux charmes de sa compagne. Dès le lendemain, Wiesler truffe de micros l'appartement que Dreyman partage avec Christa-Maria et se relaie jour et nuit avec un agent pour retranscrire les détails de la vie du couple.
CRITIQUE
1984, Berlin Est. A cette époque, la Stasi, police officielle du parti communiste, fait régner un ordre absolu sur l’ensemble de la vie artistique. En totale continuité avec les anciens dirigeants nazis, les autoproclamées élites d’extrême gauche se sont arrogé le droit de définir ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas, et de sanctionner, le cas échéant, les artistes renégats. La vie allemande, ou comment passer de Charybde en Scylla.
Gerd Wiesler, officier de la Stasi, subit également les forces contraires de la politique et du coeur en se voyant confier la surveillance de l’écrivain dramatique Dreymann. Célibataire et sans vie sociale, Wiesler voue sa vie à une cause qu’il croit sincèrement juste. Or à fréquenter des artistes et surtout leur art, on s’élève toujours un peu. Et pour être officier, Wiesler n’en est pas moins humain : tout en effectuant scrupuleusement son travail, il va s’initier, malgré lui, à la sensibilité, à la musique, à l’amour. ‘La Vie des autres’, c’est le lent chemin vers l’humanisation d’une personne que rien n’avait jamais préparé à jouir autrement qu’avec une putain. C’est l’histoire aussi du déchirement entre la raison - accepter de jouer ou d’écrire selon le formatage communiste - et la passion. C’est l’histoire d’un choix entre la liberté et la vie. Le contraste se veut violent, il séduit par sa subtilité. Réalisé avec une sensibilité et une intelligence qui ont déjà valu à l’ensemble de l’équipe de nombreuses récompenses allemandes et européennes, ce film présente de nombreux points communs avec ce qui fut l’un des plus grands succès du cinéma allemand de ces dernières années : ‘Good Bye Lenin’. Même générosité des acteurs, même vision touchante d’un Berlin Est saturé de gris et de tristesse, même pouvoir envoûtant d’une musique ultra-léchée (rien à voir néanmoins avec les répétitions de Tiersen à la Philip Glass)... On en sort les larmes aux yeux. Parce que parfois l’humanité sait être belle.
Mathieu Laviolette-Slanka
Mar 6 Mar - 16:02