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 La litterature en peril

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Christine
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Christine


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MessageSujet: La litterature en peril   La litterature en peril Icon_minitimeSam 31 Mar - 10:19

La Littérature en péril

de Tzvetan Todorov
[Littérature classique]




"La Littérature en péril"


« Ce que les romans nous donnent est, non un nouveau savoir, mais une nouvelle capacité de communication avec des êtres différents de nous »





Résumé du livre

Pour Todorov, la littérature est le meilleur moyen de connaître le monde humain et elle peut apprendre à mieux vivre. Selon lui, en France, une conception étriquée de la littérature s'est imposée ces dernières années. Evoquant quelques auteurs clés, Todorov révèle les sources anciennes de l'image de la littérature, du temps des Lumières, chez les romantiques ou dans les avant-gardes du XXe siècle.




Tzvetan Todorov jette un pavé dans la mare : “La littérature est en péril.” “Rien que ça !” rétorquent les plus sceptiques. Pourtant dans ce livre concis et précis, le célèbre historien des idées laisse peu de place au doute. Son exaspération, non feinte, est celle que beaucoup manifestent à l’égard de ceux qui façonnent aujourd’hui le paysage littéraire en France.
Il s’en va des théoriciens, des écrivains et des critiques mais aussi de l’enseignement des lettres. Todorov s’insurge contre une conception étriquée de la littérature coupée du monde et qui se regarde le nombril.
Lui, qui a longtemps côtoyé Gérard Genette et Roland Barthes, assène sans ambages les limites du formalisme, qui a pourtant constitué pour le jeune étudiant Tzvetan, une échappatoire à la censure dans les études littéraires qui s’exerçait dans son pays natal, la Bulgarie.
Todorov renvoie dos à dos les courants de pensées qui travaillent actuellement l’enseignement et influencent l’écriture. Si le roman semble moribond, si les études littéraires sont devenues sans objet, c'est la faute au formalisme d’abord, au structuralisme ensuite, qui a introduit de façon abusive dans les classes, des techniques linguistiques et stylistiques qui ont “noyé” la question du sens.
Sous l’influence du structuralisme, la littérature est devenue, selon lui, un objet langagier clos, autosuffisant, absolu.
Deux autres tendances que Todorov croit déceler chez les écrivains et chez les “journalistes qui recensent les livres” ont donné le coup de grâce à la littérature : le nihilisme et le solipsisme littéraire dont l’une des variantes récentes, l’”autofiction”, repose sur l’idée d’une rupture radicale entre le moi et le monde et influence dans une très large part la création contemporaine française.
Plutôt qu’une négation de la représentation, la littérature devient une représentation de la négation, ajoute l’essayiste. Un retour aux humanités s’impose.
Monia Zergane



Les extraits

La phrase à retenir

L'analyse des oeuvres à l'école ne devrait plus avoir pour but d'illustrer les concepts que vient d'introduire tel ou tel linguiste, tel ou tel théoricien (... ) sa tâche serait de nous faire accéder à leur sens...



Morceau choisi

Le temps passant, je me suis aperçu avec quelque surprise : le rôle éminent que j'attribuais à la littérature n'était pas reconnu par tous. C'est dans l'enseignement scolaire que cette disparité m'a frappé tout d'abord. Je n'ai pas enseigné au lycée en France, à peine plus à l'université ; mais, devenu père, je ne pouvais rester insensible aux appels à l'aide que me lançaient mes enfants à la veille des contrôles ou des remises de devoirs. Or, même si je n'y mettais pas toute mon ambition, je commençais à me sentir un peu vexé de voir que mes conseils ou interventions entraînaient des notes plutôt médiocres ! Plus tard, j'ai acquis une vue d'ensemble de l'enseignement littéraire dans les écoles françaises, en siégeant entre 1994 et 2004 au conseil national des programmes, une commission consultative pluridisciplinaire, attachée au ministère de l'Education nationale.


- chapitre : La Littérature réduite à l’Absurde - page : 17 -


Morceau choisi

Dans son Autobiographie , publiée au lendemain de sa mort en 1873, John Stuart Mill raconte la sévère dépression dont il a été l'objet dans sa vingtième année. Il est devenu 'insensible à toute jouissance comme à toute sensation agréable, dans un de ces malaises où tout ce qui plaît à d'autres moments devient insipide et indifférent'. Tous les remèdes qu'il essaie s'avèrent inefficaces, et sa mélancolie s'installe dans la durée. Il continue d'accomplir mécaniquement les gestes habituels, mais sans rien ressentir. Cet état douloureux se prolonge pendant deux ans. Puis, petit à petit, il se dissipe. Un livre que Mill lit par hasard à ce moment joue un rôle particulier dans sa guérison : c'est un recueil de poèmes de Wordsworth.


- chapitre : Que peut la littérature ? - page : 69



Morceau choisi

L'horizon dans lequel s'inscrit l'oeuvre littéraire, c'est la vérité commune de dévoilement ou, si l'on préfère, l'univers élargi auquel on parvient en rencontrant un texte narratif ou poétique.
Etre véridique, en ce ce sens du mot, est l'unique exigence légitime qu'on puisse lui adresser ; mais, comme l'a vu Rorty, cette vérité-là a partie liée avec notre éducation morale. Je voudrais revenir ici, pour la dernière fois, à une page de l'histoire littéraire et relire un célèbre échange sur les relations entre littérature, vérité, morale, celui dans lequel s'engagent George Sand et Gustave Flaubert.








Citation :
Todorov renvoie dos à dos les courants de pensées qui travaillent actuellement l’enseignement et influencent l’écriture. Si le roman semble moribond, si les études littéraires sont devenues sans objet, c'est la faute au formalisme d’abord, au structuralisme ensuite, qui a introduit de façon abusive dans les classes, des techniques linguistiques et stylistiques qui ont “noyé” la question du sens.
Sous l’influence du structuralisme, la littérature est devenue, selon lui, un objet langagier clos, autosuffisant, absolu.



Moi qui suis les etudes en français de mes fils , je suis assez d'accord avec son analyse , cela commence au college (ceci aux depens de l'analyse grammaticale et de l'orthographe) et cela continue au lycée aux depens du sens , trop de technique litteraire !
Toi Michele qui est une "pro" et qui participe à la formation des maitres qu'en penses tu ????
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Christine
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Christine


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MessageSujet: reponse :litterature en peril   La litterature en peril Icon_minitimeMar 3 Avr - 13:51


reponse de michelle Batut


Tzvetan Todorov, né le 1ermars 1939 à Sofia en Bulgarie, est un sémiologue, un linguiste, historien des idées, et un philosophe.

Né dans une famille de bibliothécaires de Sofia, en Bulgarie, il fuit le communisme dans les années 1950 et suit des études à Paris. Ayant acquis la nationalité française, il dirige depuis 1987 le Centre de Recherches sur les arts et le langage du CNRS, où il a commencé à travailler à partir de 1968.

Il est le conjoint de l’écrivaine Nancy Huston avec qui il a eu deux enfants. Elle a écrit "Ligne de faille" prix Fémina que nous avons lu.

Que dit Tzvetan Todorov d’important ? Que la découverte de soi et du monde que vivifie (notamment) la littérature par la lecture et le débat se transforme aujourd’hui en discours de spécialistes « sur » la littérature et plus encore : sur la critique, et plus encore : sur certaines approches critiques réduisant la littérature à tel ou tel objet ou segment d’objet. Ainsi les élèves d’aujourd’hui apprennent-ils « le dogme selon lequel la littérature est sans rapport avec le reste du monde et étudient les seules relations des éléments de l’œuvre entre eux ».

« La connaissance de la littérature n’est pas une fin en soi, mais une des voies royales conduisant à l’accomplissement de chacun. Le chemin dans lequel est engagé aujourd’hui l’enseignement littéraire, qui tourne le dos à cet horizon (cette semaine on a étudié la métonymie, la semaine prochaine on passe à la personnification) risque, lui, de nous conduire dans une impasse – sans parler de ce qu’il pourra difficilement aboutir à un amour de la littérature ».
Voiciprononcée l’obscène formule : « l’amour de la littérature ». Horreur horrificque, qui s’oppose absolument aux « perspectives d’étude » qu’annonce le Bulletin officiel du ministère de l’Education nationale, cité par Todorov qui a siégé lui-même au Conseil national des programmes: « L’étude des textes contribue à former la réflexion sur : l’histoire littéraire et culturelle, les genres et les registres, l’élaboration de la signification et la singularité des textes, l’argumentation et les effets de chaque discours sur les destinataires ».

A l’école, on n’apprend pas de quoi parlent les œuvres mais de quoi parlent les critiques. »

Tel est la première observation de Tzvetan Todorov dans La littérature en péril, qui commence très loyalement par expliciter sa trajectoire personnelle, du structuralisme « dur » de ses débuts, à l’enseigne duquel il a donné ses premiers travaux de spécialiste du formalisme russe, notamment, dans les années 60 et le compagnonnage de Barthes ou de Genette, jusqu’au moment où, au milieu des années 70, son goût pour les méthodes de l’analyse littéraire, s’est atténué au profit d’une vision beaucoup plus large des textes et du rapport à ceux-ci, qui l’ont conduit à ces grands livres à valeur anthropologique que sont La conquête de l’Amérique, Face à l’extrême ou, tout récemment, Les Aventuriers de l’absolu.

«Si je me demande aujourd’hui pourquoi j’aime la littérature, la réponse qui me vient spontanément à l’esprit est : parce qu’elle m’aide à vivre. Je ne lui demande plus tant, comme dans l’adolescence, de m’épargner les blessures que je pourrais subir lors des rencontres avec des personnes réelles; plutôt que d’évincer les expériences vécues, elle me fait découvrir des mondes qui se placent en continuité avec elles et me permet de mieux les comprendre. Je ne crois pas être le seul à la voir ainsi. Plus dense, plus éloquente que la vie quotidienne mais non radicalement différente, la littérature élargit notre univers, nous incite à imaginer d’autres manières de la concevoir et de l’organiser. Nous sommes tous faits de ce que nous donnent les autres êtres humains : nos parents d’abord, ceux qui nous entourent ensuite ; la littérature ouvre à l’infini cette possibilité d’interaction avec les autres et nous enrichit donc infiniment. Elle nous procure des sensations irremplaçables qui font que le monde réel devient plus chargé de sens et plus beau. Loin d’être un simple agrément, une distraction réservée aux personnes éduquées, elle permet à chacun de mieux répondre à sa vocation d’être humain ».
Michèle Batut
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