Je ne resiste pas au plaisir de vous faire partager ma lecture de ce livre , et le mieux que je puisse faire est de vous en ecrire qq passages
je vous rappelle que c'est un livre construit autour des lettres que les deux frères echangerent, Theo apres la mort de vincent se souvient ( je parle des frères Van Gogh evidemment) :
" je n'ai jamais voulu choisir, je ne suis armé que de doutes,j'ai relégué doucement le sermons de mon père aux bruits de l'enfance, et tempéré comme j'ai pu la révolte de mon frere.mais Vincent est mort avec un trou rouge sous le coeur, il a livré bataille, et je me sens deserteur. j'ai le vertige devant ces pages vertueuses, qui naguère me semblait renfermer tant de choses importantes. je ne sens plus rien de vénerable sous le cuir des reliures paternelles, rien que des livres absents comme Vincent, rien qu'une façade de mots pieux, et puis des manques, le manque, le vide , meurtriere au mur des certitudes, ou s'engouffrent les flèches de Vincent."
AU chevet de Vincent agonisant:
" Je referme les yeux, la femme est toujours là, assise sur le fauteuil, vaguement nonchalente.Elle a manifesrementvu passer des vies et des hommes. C'est une pas belle, une pauvresse, une peau lasse, une nomade des terres sans amour. Ainsi les aimait Vincent coeur blessé, devenu l'amant des perdues, des faciles, des inconvenantes, des grues, des proscrites dont il faisait ses soeurs de galère."
theo et sa mère apres la mort de Vincent :
"C'est elle qui m'accompagne, pas l'inverse.la mort prend tristement ses quartiers dans sa tete de vieille femme éduquée à la fatalité par la vie, les hommes et Dieu. Moi la mort m'aspire. Voilà déja près de deux heures que nous nous parlons; la nuit est tombée. Elle fait grandir les arbres derrière la fenetre."
Il faut savoir qu'à lamort de vincent Theo est déjà tres malade et qu'il ne survivra à son frère que qq mois
J'espère que ces extraits vous auront fait apprécier la poésie de ce livre , je vais essayer de m'en séparer pour vous le" preter" au prochain club lecture
Judith Perrignon est journaliste à Liberation ; c'est son deuxieme ouvrage