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 Paris expo COURBET

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Christine
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Christine


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MessageSujet: Paris expo COURBET   Paris expo COURBET Icon_minitimeMer 23 Jan - 10:17

Pour ceux qui n'ont pas vu l'exposition Gustave Courbet au Grand Palais , un petit résumé !!!

La chair de l’être
RETROSPECTIVE GUSTAVE COURBET AU GRAND PALAIS

Du 13 octobre au 28 janvier se tient, dans les galeries nationales du Grand Palais, l'exposition événement de Gustave Courbet. Trente ans après sa grande rétrospective à Paris, le Grand Palais revient sur le talent de ce peintre réaliste qui n'a eu de cesse de transgresser les codes traditionnels de la peinture.




Fils de famille aisée, Gustave Courbet se démarque de la peinture traditionnelle en s'attachant exclusivement à représenter cette réalité qu'il connaît pour y être ancré de façon presque viscérale. Connu pour vanter aussi bien les paysages de son pays que ses nombreuses conquêtes féminines, Courbet fait montre, au travers de ses compositions, d'un intérêt constant pour des sujets singuliers. Paysans et familles modestes peuplent une comédie humaine versant tantôt dans la scène sociale, tantôt dans le portrait de moeurs. Sans en atténuer les traits les plus marquants, Courbet met en scène une population bigarrée et donne, en les figeant sur ses toiles, une profondeur nouvelle à la diversité d'un terroir qui montre toute sa force expressive. A une époque où la réalité est vulgaire, cet aîné de quatre soeurs nous plonge au plus près de la féminité avec autant d'aplomb qu'un témoin direct des moeurs les plus intimes. Car entre les nus féminins, les paysans et leurs terres, la pratique de Gustave Courbet est fortement influencée par sa vie même. Ancré dans son temps, Courbet partage avec le positivisme un même élan vers l'objectivité, autrement dit, il n'est plus question de rejoindre les visées fantasmagoriques de ses pairs, habitués aux fresques mythologiques ou costumes d'époque, mais bien de donner vie à un monde qui ne l'a pas attendu. C'est là toute l'ambiguïté et toute la force d'une peinture qui se heurte, au long d'une confrontation tendue, à la réalité.


Le fonds du monde Paris expo COURBET 999_110Loin du pathos, Courbet nous plonge dans un monde terrestre où la fierté, la tenue et l'indépendance retracent les lignes d'un univers plein d'images. Un monde qui fait se heurter la rage des vagues au paisible relief de montagnes de calcaire, qui lie subtilement l'intimité d'un drap au poids des charges de paysans. Car de l'horizon lointain aux limites du voyeurisme, Courbet s'acharne à redessiner les lignes du réel, sans jamais céder à la mise en scène grandiloquente de compositions fantasmatiques. Cette plongée dans la réalité de son temps est ainsi pour une grande part responsable de la spécificité de sa peinture.

Le réalisme de Courbet est ambigu. Largement influencé par les Flamands et la Renaissance, sa peinture se distingue pourtant par le choix des motifs et leurs conséquences sur le monde qu'il met en branle. Des nus alanguis aux reliefs franc-comtois, c'est bien plus l'oeil de l'artiste qui se singularise dans ses toiles que le pinceau du maître. Cadres resserrés, perspectives tronquées et horizons dégagés, les représentations de Courbet le poussent à envisager à nouveaux frais les tonalités de ses compositions. Sans s'encombrer de détails, sa peinture se consacre à son seul sujet, quitte à en couper une partie lorsque la tension de la situation l'exige, ou même à cacher la lumière derrière un plan sombre. Ses 'Paysans de Flagey revenant de la foire' (ci-contre) sont à ce titre tout à fait symboliques de l'obscurité qui marque son oeuvre. Peignant cette procession de villageois, Courbet n'hésite pas à assombrir le ciel et à verser sur ses personnages une lumière aléatoire, qui n'atteint que très incidemment leurs visages. Dramatisation du voyage, cette représentation réduit la composition à une addition évidente : la troupe, la route et le ciel, laissant pour seul horizon une obscurité mal définie, un paysage informe. A eux donc de mener vers un autre lieu, vers ce point qu'ils ne regardent même plus.


Réalisme subjectif

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Etranger à ce monde et à ses mondanités, le Franc-comtois fait de sa différence une singularité. En multipliant les autoportraits dans sa jeunesse, Courbet fait presque figure d’un Narcisse dont la fragile sensibilité est prête à rompre au contact du monde. Ainsi, de cette représentation de son corps, Courbet parvient toutefois à décliner l’autre, conservant l’unité d’une subjectivité en pleine affirmation. Tour à tour musicien, soldat ou dandy désabusé, ses travestissements déclinent la thématique d’une possibilité d’atteindre la différence en s’attachant au réalisme de la vraisemblance. Acteur de son propre jeu, Courbet trahit déjà les symptômes d’un démiurge guidé par une visée subjective de la réalité qu’il s’attache à mettre en scène. Sans perdre la poésie, cet univers est proprement pris au piège de la marque intime qu’il imprime sur le monde, prisme affectif au travers duquel se reflètent les rayons d’une réalité sublimée, aussi impossible qu’évidente, aussi éloignée qu’intime. Par ce mouvement, c’est l'idéalisme lui-même qui est déplacé. La beauté en tant que telle ne réside plus dans l’harmonie des formes et la majesté des compositions mais bien dans la somme démultipliée d'affects caractéristiques de la réalité, la poésie quotidienne.

A ce titre, son oeuvre se renouvelle sans cesse, la force de pesanteur sur les corps invitant à une relecture infinie des images qui l'entourent. De la charge pesant sur le travailleur à l'allongement du corps des femmes, aux traits tirés et aux formes girondes, le sol joue dans les oeuvres de Courbet une partition sans cesse renouvelée, contribuant à lui donner cette gravité sourde. Emergent ainsi langueur et distance, mêlés en un sentiment d'amour immobile, d'abandon tranquille aux bons soins d'une terre maternelle, forte et enveloppante. Ces femmes de tous et de personne laissent entrevoir un réel intouchable, un flottement hermétique à la mise sous tutelle des corps.


Transgression

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Cette mise en scène de la femme, du sexe et de la nudité en plein dans le bouleversement social anime les milieux mondains confrontés, au travers de la littérature, à une sexualité qu'ils découvrent, à quelques encablures de leur vie. On pense ainsi au Zola de 'Germinal' et à ces amourettes buissonnières, cette sexualité affranchie des excès d'un Sade mais à mille lieues d'une vision romanesque tronquée, idéalisée et finalement niée. La sexualité est ici une vapeur indicible. Au-delà du symbole, elle transparaît dans les gestes de tous, comme surpris dans leur langueur. Mais plus encore, en mettant à un niveau équivalent sensualité et rudesse du monde agricole, Courbet réaffirme une naturalité propre à la vie des corps, qui ont besoin de travail autant que d'abandon, de rudesse autant que de volupté. En ce sens donc, la multiplication des nus n'est pas en soi une provocation, c'est bien la mise à niveau de la nudité et de la quotidienneté qui est inouïe pour l'époque. De l'attention à sa société naît le souci de la communauté d'un peintre pleinement conscient de cette classe qui l'entoure, qui nourrit et génère ses représentations. Une attention indissociable de ce goût de la politique qui a réveillé nombre de coeurs parmi les exégètes de son oeuvre.


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Pourtant, très peu de toiles sont consacrées à la question politique pour elle-même. Même si, lorsque la guerre contre la Prusse éclate, Courbet fait preuve d'un esprit patriotique fort en vendant une de ses toiles pour offrir à la République française un canon, la question de l'engagement est étrangement absente. Pour ce "républicain de naissance", comme il aime à se définir, la démocratie est une question d'honneur, ce qui transparaît d'ailleurs dans son refus de la Légion d'honneur d'une France encore sous le joug du régime impérial. Et son accession au poste de délégué du VIe arrondissement du conseil de la Commune participe de ce souffle politique nouveau sur la France. Bien vite rattrapé par la Restauration, Courbet scellera, au travers de cette implication, la misère dans laquelle il finira sa vie, condamné à l'exil et à la précarité, hors d'une France qui lui réclame une somme astronomique pour avoir proposé de déboulonner la tour Vendôme. Néanmoins, on peut voir dans son 'Enterrement à Ornans' une illustration criante de son implication. La procession suivant le cortège dramatise au plus haut point les principaux protagonistes, entourant au long d'une masse informe de corps les indices géographiques. Même la fosse mortuaire semble écrasée sous cette forme obscure qui renvoie le regard vers d'autres points, vers d'autres problématiques. Et plus particulièrement cette confrontation directe, autour du tombeau mortuaire, des représentants de l'Eglise et des révolutionnaires.


Grandeur de la "décadence"

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Loin de se priver de symboles, la peinture de Courbet porte en elle les marques d'une volonté de s'échapper, de ne pas s'épuiser dans la chronique sociale. L'attachement affectif, la fascination et l'amour font ainsi de son oeuvre une remontée aux confins du sentiment. De l'allégorie fameuse d'un 'Atelier du peintre' (ci-contre) envahi par les divers acteurs du processus aux éphèbes faits femmes de ses nus, sa peinture se fait carrefour, point de convergence des êtres en un moment unique du réel, ce lieu précis qui unit les différences pour en offrir une vision singulière. Et cette lecture offre un réel point d'entrée dans l'oeuvre d'un génie soumis à la tentation de "l'être", obsédé par cette profondeur vertigineuse de l'origine, de l'essence constitutive de la réalité. Ainsi son 'Origine du monde', au-delà de la boutade, remonte aux tréfonds de l'humanité, tout entière contenue dans cet étalage de chair, de désirs et de codes moraux.


Plus question, donc, de détourner les yeux quand Courbet nous prend à partie, nous exhorte à nous confronter au fondement de ce qui nous fait être, à ce moment intense et lumineux de révélation au monde. Cette expression, pour reprendre les mots de Zola, de "l'aspiration au vrai". Fin du bavardage, abandon conscient de la langue, la peinture est tout entière monstration, exposition d'une tourmente marquée par l'histoire et déjà ailleurs. Se révèle ainsi la soumission d'un homme à la nécessité impérieuse de l'artiste : représenter la réalité dans ce qu'elle a de plus propre, sa complexité infinie, son ambiguïté constitutive, qui tantôt se déchaîne, tantôt s'apaise, alanguie au creux d'un drap.



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