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 Louise LABE Sonnets

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Christine
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Christine


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Date d'inscription : 18/04/2006

Louise LABE  Sonnets Empty
MessageSujet: Louise LABE Sonnets   Louise LABE  Sonnets Icon_minitimeSam 5 Mai - 22:05

Biographie

Née en 1524, Louise Labé a vécu l'essentiel de sa vie à Lyon. A sa mort en 1566, elle a fait don de tous ses biens aux pauvres.


Ses principales oeuvres sont:
24 « Sonnets» dont un en langue italienne.
3 « Elégies».
« Débats de folie et d'amour».

Surnommée «la belle cordière», pour avoir épousé un cordier, elle parlait plusieurs langues. D'une grande beauté, elle était douée pour la musique et l'art de l'équitation. Elle tint longtemps un salon 1ittéraire où vinrent beaucoup des plus grands poètes de son temps. Elle fut reconnue par tous dès son époque, notamment par ses amis de la Pléiade.


Elle peut être considérée comme l'une des premières féministes importantes par l'audace de ses conseils aux femmes du XVIème siècle. Exemple, la dédicace de ses oeuvres à Clémence de Bourges: «Entant le temps venu que les sévères lois des hommes n'empeschent plus les femmes de s'appliquer aux sciences et disciplines; il me semble que celles qui ont la commodité doivent employer cette honnête 1iberté que notre sexe a autrefois tant désirée à icelles apprendre et montrer aux hommes le tort qu'ils nous faisaient en nous privant du bien et de l'honneur qui nous en pouvaient venir».


Ses sonnets pétrarquisants sont d'une grande beauté et reflètent une passion — réelle ou factice — d'une élégante profondeur de sentiments.




Sonnet VIII

Je vis, je meurs : je me brule et me noye.
J'ay chaut estreme en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ay grans ennuis entremeslez de joye :


Tout un coup je ris et je larmoye,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure :
Mon bien s'en va, et jamais il dure :
Tout en un coup je seiche et je verdoye.


Ainsi Amour inconstamment me meine :
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me treuve hors de peine.


Puis quand je croy ma joye estre certeine,
Et estre au haut de mon desiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

Sonnet 8

Je vis, je meurs; je brûle et je me noie;
j'ai très chaud tout en souffrant du froid;
la vie m'est et trop douce et trop dure;
j'ai de grands chagrins entremêlés de joie.


Je ris et je pleure au même moment,
et dans mon plaisir je souffre maintes graves tortures;
mon bonheur s'en va, et pour toujours il dure;
du même mouvement je sèche et je verdoie.


Ainsi Amour me mène de manière erratique;
et quand je pense être au comble de la souffrance,
soudain je me trouve hors de peine.


puis quand je crois que ma joie est assurée
et que je suis au plus haut du bonheur auquel j'aspire,
il me remet en mon malheur précédent.

Sonnet XIV

Tant que mes yeux pourront larmes espandre,
A l'heur passé avec toy regretter :
Et qu'aus sanglots et soupirs resister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre :


Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignart Lut, pour tes graces chanter :
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toy comprendre :


Je ne souhaitte encore point mourir.
Mais quand mes yeus je sentiray tarir,
Ma voix cassee, et ma main impuissante,


Et mon esprit en ce mortel sejour
Ne pouvant plus montrer signe d'amante :
Prirey la Mort noircir mon plus cler jour.


Sonnet XIV

Tant que mes yeux pourront répandre des larmes,
en regrettant notre bonheur passé :
et que ma voix pourra résister aux larmes
et aux sanglots, et un peu se faire entendre :


Tant que ma main pourra tendre les cordes
du luth mignon, pour chanter tes grâces :
tant que mon esprit voudra se contenter
de ne rien vouloir sauf te contenir :


je ne souhaite pas encore mourir.
mais quand je sentirai que mes yeux tarissent,
que ma voix se casse, et que ma main est impuissante,


et que mon esprit en ce mortel séjour
ne peut plus montrer qu'il aime :
Je prierai la Mort de noircir mon jour le plus clair.[right][center]
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